CfP: L'historiographie française de l'art (Paris 21-23 Nov 2011)
- Ort: Paris
- Beginn: 21.11.11
- Ende: 23.11.11
- Disziplinen: Medien-/Kulturwissenschaft, Weitere Teilbereiche
- Sprachen: Französisch, Sprachenübergreifend
- Frist: 15.01.11
Colloque international à l'INHA
L'historiographie française de l'art, de l'affaire Dreyfus à la
Quatrième République : nouvelles perspectives
Colloque international, Paris, INHA, salle Vasari, 21, 22 et 23 novembre
2011
Organisateurs : Anne Lafont (INHA), Neil McWilliam (Duke University),
Eric Michaud (EHESS), Michela Passini (INHA).
Comité scientifique : Kathryn L. Brush (University of Western Ontario),
Rossella Froissart (Université de Provence Aix-Marseille 1), Hubertus
Kohle (Université de Munich), Anne Lafont (INHA), Michel Leymarie
(Université de Lille 3), Neil McWilliam (Duke University), Eric Michaud
(EHESS), Michela Passini (INHA).
Responsable : Institut national d'histoire de l'art
Url de référence :
L'axe histoire de l'histoire de l'art de l'INHA, en collaboration avec
Neil McWilliam et Eric Michaud, a entamé en 2007 un programme de
recherches sur les enjeux nationaux dans les discours sur l'art en
France, durant le premier XXe siècle. A ce titre, deux journées d'études
ont été organisées : la première (en novembre 2008) a traité de la
question nationale dans l'historiographie belge, britannique, italienne,
russe, slovaque, roumaine et allemande. La seconde (en novembre 2009) a
rendu compte de la perception de l'art français à l'étranger en
étudiant, entre autres, sa réception dans les revues espagnoles et
italiennes, l'organisation d'expositions d'art français en Pologne et en
Suède ou bien encore l'impact de la traduction d'ouvrages d'historiens
de l'art français comme L'art du XVIIIe siècle des frères Goncourt, qui
parut en allemand en 1921.
D'entrée, il nous avait semblé opportun d'entamer ce programme sur
l'historiographie des arts visuels et la question nationale sur un plan
européen, donnant ainsi plus de relief à la situation française. Nous
souhaitons à présent poursuivre ce travail sur les enjeux nationaux par
un colloque international consacré cette fois au discours proprement
hexagonal sur l'art. Autrement dit, il nous semble indispensable de
confronter ce qui semble être le motif idéologique dominant dans la
littérature artistique de la Troisième République - le nationalisme -
aux autres enjeux intellectuels, culturels, idéologiques ou politiques
travaillant l'histoire de l'art de cette période. Réunir, autour de ce
demi-siècle, des chercheurs s'interrogeant sur les fondements explicites
ou implicites de notre discipline devrait s'avérer d'autant plus
fructueux que cette époque est précisément celle d'une consolidation de
l'histoire de l'art. Celle-ci se professionnalise, élabore de nouvelles
méthodes, se forge un outillage et redéfinit des domaines de recherche
tandis que, progressivement, les musées, l'université, mais aussi le
marché de l'art s'affirment comme les lieux de production privilégiés de
ces discours et de ces savoirs sur l'art.
Sans être loin s'en faut définitifs et prescripteurs, deux axes
principaux se dessinent :
Les historiens de l'art : activités, profils, réseaux. Durant cette
période, la figure de l'historien de l'art recouvre une grande variété
de profils socio-professionnels : conservateurs de musée et professeurs
des universités sont majoritaires, d'autant que certains d'entre eux
cumulent ces deux fonctions ou les occupent successivement, à l'instar
de Charles Diehl ou d'Henry Lemonnier. Toutefois, artistes,
collectionneurs Stanislas Lami et Etienne Moreau-Nélaton émargeant
dans ces deux catégories , bibliothécaires (Jean Laran), hauts
fonctionnaires (Armand Dayot), hommes politiquement engagés (Louis
Dimier mais aussi Jean Locquin et Ferdinand Engerand), médecins ou
philosophes (Elie Faure et Gabriel Séailles) ou encore critiques d'art
comme Charles Saunier, s'engagent dans l'écriture de l'histoire de l'art
et tirent de leur double activité des bénéfices particuliers et des
schémas de pensée spécifiques, dont nous aimerions que le colloque se
fasse l'écho. De même, il conviendrait de s'interroger sur la place des
femmes dans l'histoire de la discipline. Contrairement à l'Italie et à
l'Angleterre, peu d'historiennes de l'art françaises sont repérables en
dehors de quelques professionnelles des musées comme Agnès Humbert,
Denise Jalabert et Marie-Louise Bataille, et des épouses et
collaboratrices d'hommes restés célèbres, à l'instar de Gabrielle
Rosenthal et Galienne Francastel.
La diversification méthodologique. Les grands courants de pensée qui ont
animé l'histoire de l'art germanophone puis, à partir des années trente
- nombre de ses écrivains étant en exil en Grande-Bretagne et aux Etats-
Unis l'histoire de l'art anglo-saxonne, sont désormais relativement
connus. Mais que sait-on de la complexité et de la diversité des
discours d'un formalisme à la manière de Focillon, en regard de celui de
Sedlmayr par exemple ? Existe-t-il une étude comparant l'iconographie
chrétienne d'un Emile Mâle à celles développées par d'autres à la même
époque ? On sait que Burckhardt et Müntz eurent pour ambition, à la fin
du XIXe siècle, d'écrire une histoire de l'art comme histoire de la
civilisation ; or la période suivante est celle des premières tentatives
(Léon Rosenthal et Jacques Mesnil) d'écrire une histoire « sociale » de
l'art qui ne serait pas d'inspiration marxiste : les travaux menés sur
l'un ou l'autre de ces penseurs seraient utilement mis à profit pour
interroger, dans le champ français, la pluralité et la confrontation des
approches. Si les individus incarnent parfois des méthodes, les «
notions » témoignent généralement des intérêts d'une époque pour
certains aspects de l'art : que revêt par exemple, dans la littérature
artistique de l'entre-deux-guerres, la notion de style (devenue centrale
à la discipline depuis Les principes fondamentaux de l'histoire de l'art
de Wölfflin, publiés en allemand en 1915) ? Enfin, on pourra
s'interroger sur les conséquences de l'abandon progressif de
l'esthétique normative ou de l'intérêt croissant pour l'art des sociétés
« primitives » : quels croisements entre l'histoire de l'art et les
disciplines connexes, telle l'ethnographie ?
Ces quelques exemples s'attachent à montrer l'étendue des thèmes
possibles, mais ne sont en aucun cas exclusifs : nous attendons des
propositions de communication qu'elles révèlent d'autres pistes,
inattendues et stimulantes, dans le cadre de cette rencontre
internationale sur les discours artistiques en France dans la première
partie du XXe siècle.
La proposition de communication devra se limiter à une page. Elle sera
accompagnée d'un court CV et d'une bibliographie sélective. Merci
d'adresser vos propositions par courriel à : Anne Lafont
anne.lafont@inha.fr et Michela Passini michela.passini@inha.fr.
Date limite pour déposer une proposition de communication : 15 janvier
2011.
Le comité scientifique examinera les propositions et communiquera les
résultats de sa sélection courant février 2011.
Publiziert von: Barbara Ventarola