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03.02.2012

CfP: Repenser la domination littéraire des littératures africaines francophones

  • Disziplinen: Literaturwissenschaft, Medien-/Kulturwissenschaft
  • Sprachen: Sprachenübergreifend
  • Frist: 30.03.12

Appel à contribution pour HeLix, volume 6 (2012)

HeLix - Heidelberger Beiträge zur romanischen Literaturwissenschaft

 

Selon Pascale Casanova, sociologue de littérature, l’universalisme littéraire français est un facteur influent qui s’exerce sur l’ensemble du processus de production des littératures francophones qui dépendent structurellement de la capitale littéraire parisienne. Casanova soutient que « [p]our accéder à la reconnaissance littéraire, les écrivains dominés doivent […] se plier aux normes décrétées universelles par ceux-là mêmes qui ont le monopole de l’universel. Et surtout trouver la ‘bonne distance’ qui les rendra visibles » (Casanova 1999: 218). Or, cette normativité esthétique qui découle du rapport de domination entre centre et périphérie et qui s’exerce indirectement et directement sur les textes d’auteurs et d’auteures francophones et notamment africain(e)s fait encore rarement l’objet d’études approfondies. Au contraire, force est de constater que l’universalisme, la croyance en une littérature pure, apparemment désintéressée et indépendante de facteurs socio-économiques et politiques, sous-tend aussi une tradition d’études littéraire française vouée à l’interprétation de texte dans des catégories dépouillées de toute référence historique. Tandis que les théories postcoloniales de provenance anglo-saxonne ont en partage l’engagement de dévoiler la continuité des rapports de domination hérités de l’époque coloniale, en France, pour des raisons diverses, les théories postcoloniales n’ont pénétré le champ d’études littéraire que tardivement, où elles se heurtent notamment à la tradition universaliste. Ce conflit de traditions de pensée explique d’ailleurs, en partie, l’usage parfois réactionnaire qui en est fait en contexte francophone. S’il est sans aucun doute vrai que l’application des théories postcoloniales anglo-saxonnes ne va pas de soi dans le cadre de la francophonie qui obéit à des lois tout à fait distinctes, il faut néanmoins reconnaître que les possibilités de soumettre l’organisation du champ littéraire francophone africain à une critique postcoloniale matérialiste (telle qu’elle est projetée par Graham Huggan et Sarah Brouillette par exemple) n’ont pas été épuisées jusqu’à ce jour.

 

Dans le domaine de la recherche postcoloniale féministe, l’intersectionnalité (voir Kimberlé Crenshaw et Kathy Davis par exemple) partage en partie les prémisses de la théorie postcoloniale matérialiste. En effet, l’intersectionnalité rend compte de la répression naturalisée basée sur différents facteurs qui influencent l’identité sociale (« race », genre, classe sociale, âge, santé, orientation sexuelle, etc.) qui s’accumulent et interagissent dans les enjeux liés au pouvoir. Les chercheuses féministes contemporaines d’origine afro-américaines (pour la plupart des cas) soulignent les différences entre les femmes, notamment, l’aspect particulier de la domination des women of colour. La domination intersectionelle est cependant souvent négligée dans les théories occidentales « blanches ». Les études de Life Writing (voir Joseph Janangelo) explorent de nouvelles pistes au sein de la recherche autobiographique contemporaine aussi bien au niveau des formes (blogs par exemple) que du contenu. Ces branches d’études ont en commun d’étudier le vécu comme fondement et comme outil de revendication des droits des femmes.

 

C’est dans cet objectif commun qui est donc celui de comprendre les conditions matérielles (sociales, économiques, politiques et historiques) de la possibilité des littératures africaines dans le champ littéraire français, que les théories postcoloniales matérialistes recouvrent l’ambition d’une tradition de sociologie littéraire initiée par Pierre Bourdieu et transformée en une théorie de la domination littéraire par Casanova. Nous proposons donc ici de croiser la réflexion sociologique sur les conditions matérielles de la production, la diffusion et la réception des littératures africaines avec une approche postcoloniale de critique matérialiste sensible aux multiples rapports d’inégalités qui structurent un champ littéraire à présent globalisé. Considérant que la normativité de la domination littéraire exerce son effet sur l’ensemble du circuit de communication littéraire, nous proposons, dans ce dossier, de centrer la perspective critique sur les trois articulations suivantes :

 

1 les facteurs qui déterminent et conditionnent la production littéraire

2 les facteurs qui se manifestent à l’échelle du texte littéraire

3 les facteurs qui conditionnent le processus de diffusion, de réception et de consécration

 

Dans une approche résolument anti-essentialiste, nous souhaitons mettre l’accent sur les questions suivantes :

 

- Pour quelles raisons les littératures africaines se constituent encore aujourd’hui en tant que ‘l’autre’ de la littérature française ?

- Comment évaluer la ‘dialectique de la distinction’ (Bourdieu) et quelle y est la part de l’exotisme ? S’agit-il de la seule forme esthétique qui prend la ‘bonne distance’ par rapport à la norme ?

- Comment évaluer les processus de légitimation et de consécration ? Quel rôle y jouent les différentes instances de légitimation ? Y a-t-il des ‘règles spécifiques’ de la réception en ce qui concerne la littérature diasporique ou « migrante » (Jacques Chevrier) ou/et de la littérature francophone, notamment africaine, écrite par les femmes ?

- Quel est l’impact du facteur de la visibilité de l’auteure/de l’auteur/du texte, à la fois moteur de promotion et obstacle à la reconnaissance ‘universelle’ ? Dans une perspective comparatiste: Quels facteurs distinguent la position des auteur(e)s francophones africain(e)s dans le champ littéraire français de celle des écrivain(e)s anglophones, lusophones ou encore hispanophones ?

- Que penser du phénomène de minor transnationalism (Francoise Lionnet/Shu-Mei Shi)? Quel est l’impact d’un discours sur la diversité et le métissage de plus en plus médiatisé dans l’espace public français ? Quel rapport ces discours entretiennent-ils avec des stratégies de marketing à l’aune d’un capitalisme à présent globalisé?

- Toute innovation littéraire qui s’impose est-elle nécessairement absorbée par le mainstream ? Ou peut-on parler de stratégies littéraires réellement subversives ?

- De quelle manière la mise en scène de l’auteu(e)r peut-elle influencer la diffusion et la consommation du produit littéraire ? Quelles formes de proteste s’articule de la part des auteur(e)s concerné(e)s ?

 

On s’intéressera aussi bien à des réflexions théoriques qu’à des études de cas spécifiques. Les contributions seront évaluées par les pairs. Les contributions pourront être soumises en français, en anglais, en allemand, en espagnol ou en portugais.

 

Modalités de sélection : Les contributions pour ce dossier sont attendues, pour au plus tard le vendredi 30 mars 2012. Les contributions doivent contenir un titre et une courte présentation biographique de l’auteur(e). Elles devront être envoyées aux adresses courriel: kaiju.harinen@utu.fi ; sarah.burnautzki@ehess.fr

 

Contacts : kaiju.harinen@utu.fi ; sarah.burnautzki@ehess.fr

 

 

Call for Papers für HeLix, Band 6 (2012)

Kritik der literarischen Dominanz afrikanischer Literaturen

Frist: 30.03.2012

 

Der Literatursoziologin Pascale Casanova zu Folge stellt der französische literarische Universalismus einen Einflussfaktor dar, der sich auf den gesamten Produktionsprozess jener Literaturen ausdehnt, die strukturell von der literarischen Hauptstadt Paris abhängig sind. Casanova vertritt die Ansicht, dass sich dominierte Autoren den für universell erklärten Normen jener Instanzen unterwerfen müssen, die über das Monopol des Universellen verfügen, um Zugang zu literarischer Anerkennung zu erhalten, wobei erst der ‚richtige Abstand‘ ihnen Sichtbarkeit verschafft (Casanova 1999: 218). Doch die ästhetische Normativität, die sich aus diesem Dominanzverhältnis zwischen Zentrum und Peripherie ergibt und die direkt und indirekt die Texte frankophoner und im Besonderen afrikanischer Autorinnen und Autoren beeinflusst, wird bislang selten untersucht. Vielmehr ist festzustellen, dass der Universalismus, das heißt der Glaube an eine reine, scheinbar interesselose und von sozialen, wirtschaftlichen und politischen Einflüssen unabhängige Literatur, einer französischen Tradition der Literaturwissenschaft zu Grunde liegt, die sich der dehistorisierenden Textinterpretation verschreibt. Während den postkolonialen Theorien angelsächsischer Provenienz das Engagement zu eigen ist, die Kontinuität aus der Kolonialzeit ererbter Dominanzverhältnisse aufzudecken, haben jene Theorien in Frankreich aus verschiedenen Gründen erst spät Eingang in das Feld der Literaturwissenschaft gefunden, wo sie auf den Widerstand der universalistischen Tradition stoßen. Dieser Konflikt akademischer Strömungen erklärt zum Teil den mitunter reaktionären Gebrauch, der im frankophonen Kontext von postkolonialen Theorien gemacht wird. Wenngleich auf der Hand liegt, dass die Anwendung angelsächsischer postkolonialer Theorien sich im Rahmen der francophonie, die gänzlich anderen Regeln unterworfen ist, nicht von selbst versteht, so muss zugegeben werden, dass die Möglichkeiten, die Organisation des französischsprachigen Feldes afrikanischer Literaturen einer materialistischen Kritik (so wie sie beispielsweise Graham Huggan und Sarah Brouillette entwickeln) zu unterziehen, gegenwärtig noch nicht ausgeschöpft sind.

Im Bereich der postkolonialen feministischen Forschung weist der Intersektionalitätsansatz (vgl. Kimberlé Crenshaw und Kathy Davis) Gemeinsamkeiten mit materialistischer postkolonialer Theorie auf. Dabei geht Intersektionalitätsforschung von verschiedenen Formen naturalisierter Unterdrückung aus, die auf unterschiedlichen, die soziale Identität bestimmenden Aspekten wie Race/Hautfarbe, Gender, soziale Klasse, Alter, Gesundheit, sexuelle Orientierung usw. basieren und innerhalb von Machtverhältnissen interagieren. Feministische (meist afro-amerikanische) Forscherinnen heben insbesondere die Unterdrückung von women of colour, hervor, die innerhalb ‚weißer‘ postkolonialer Theorien oftmals vernachlässigt werden. Die Life Writing Forschung (vgl. Joseph Janangelo) entwickelt darüber hinaus innerhalb der autobiographischen Forschung neue Ansätze, indem über die thematische Auseinandersetzung hinaus auch neue Ausdrucksformen und -foren, wie zum Beispiel Blogs, untersucht werden. Gemeinsam ist diesen Forschungen das Interesse, das persönliche Erleben als Grundlage und als Hilfsmittel im Kampf um Frauenrechte zu untersuchen.

In Hinblick auf die einende Zielsetzung die materiellen (sozialen, wirtschaftlichen, politischen und historischen) Bedingungen der Möglichkeiten afrikanischer Literaturen im Feld der französischsprachigen Literatur zu verstehen, decken sich die materialistischen postkolonialen Theorien mit den Anliegen einer französischen Tradition der Literatursoziologie, die auf Pierre Bourdieu zurück geht und von Casanova als Theorie literarischer Dominanz weiter geführt wird. Vor diesem Hintergrund wollen wir die soziologische Reflexion über die materiellen Produktions- Diffusions- und Rezeptionsbedingungen der afrikanischen Literaturen mit dem Ansatz der materialistischen postkolonialen Kritik unter Berücksichtigung der vielfältigen Ungleichheitsverhältnisse, die das globalisierte Feld der Literatur bestimmen, verschränken. Ausgehend von der Annahme, dass die Normativität der literarischen Dominanz sich auf den Gesamtprozess literarischer Kommunikation auswirkt, wollen wir in diesem Dossier eine kritische Perspektive auf folgende Bereiche werfen:

 

1 Jene Faktoren, die die literarische Produktion bestimmen und konditionieren

2 Jene Faktoren, die sich auf der Textebene niederschlagen

3 Jene Faktoren, die den Diffusions-, Rezeptions- und Konsekrationsprozess bestimmen

 

In einem entschieden anti-essentialistischen Vorgehen möchten wir folgende Fragen aufwerfen:

 

- Aus welchen Gründen präsentieren sich die afrikanischen Literaturen auch heute noch als das ‚Andere‘ der französischen Literatur?

- Wie ist die „Dialektik der Distinktion“ (Bourdieu) einzuschätzen und welche Rolle kommt dem Exotismus zu?

- Wie sind Legitimations- und Konsekrationsprozesse einzuschätzen? Welche Rolle spielen die verschiedenen Legitimationsinstanzen? Gelten ‚spezifische Regeln‘ der Rezeption in Bezug auf diasporische Literatur, littérature „migrante“ (Jacques Chevrier) oder/und frankophoner afrikanischer Literatur, insbesondere von Frauen?

- Welchen Einfluss übt der Faktor der Sichtbarkeit der Autorinnen und Autoren bzw. des Textes aus – einerseits als Treibkraft und andererseits als Hinderung an ‘universeller’ Anerkennung? Welche Faktoren unterscheiden die Position frankophoner afrikanischer Autorinnen und Autoren im französischsprachigen literarischen Feld von jenen anglophoner, lusophoner oder hispanophoner Autorinnen und Autoren?

- Wie ist das Phänomen minor transnationalism (Françoise Lionnet/Shu-Mei Shi) einzuschätzen? Welchen Einfluss übt der stark mediatisierte französische diversité- und métissage-Diskurs aus? In welchem Zusammenhang steht dieser Diskurs zu Marketingstrategien zur Zeit eines globalisierten Kapitalismus ?

- Wird jede literarische Innovation, die sich erfolgreich durchsetzt, notwendig vom mainstream aufgefangen ? Können wir von tatsächlich subversiven literarischen Strategien ausgehen?

- Auf welche Weise beeinflusst die Inszenierung des Autors oder der Autorin die Diffusion und den Konsum des literarischen Produkts? Mit welchen Formen des Protests äußern sich betroffene Autorinnen und Autoren?

 

Berücksichtigt werden sowohl theoretische Reflexionen als auch exemplarische Einzelfallstudien. Beiträge werden peer-reviewed und können auf Französisch, Englisch, Deutsch, Spanisch oder Portugiesisch eingereicht werden.

 

Selektionskriterien: Beiträge zu diesem Dossier können bis spätestens 30.03.2012 unter Angabe des Titels sowie einer kurzen biographischen Notiz zum Autor/zur Autorin eingereicht werden. Die Beiträge sind an folgende Mailadressen zu senden: kaiju.harinen@utu.fi ; sarah.burnautzki@ehess.fr

 

Kontakt : kaiju.harinen@utu.fi ; sarah.burnautzki@ehess.fr

 

 

Von:  Sarah Burnautzki

Publiziert von: RZ