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23.10.2012

Les idéologies linguistiques dans la presse écrite : L'exemple des langues romanes

  • Ort: Augsburg
  • Beginn: 30.10.13
  • Ende: 31.10.13
  • Disziplinen: Sprachwissenschaft
  • Sprachen: Französisch, Italienisch, Spanisch
  • Frist: 15.01.13

Colloque international

LES IDÉOLOGIES LINGUISTIQUES DANS LA PRESSE ÉCRITE : L’EXEMPLE DES LANGUES ROMANES

Université d’Augsbourg, 30-31 octobre 2013

 

Problématique et questions de recherche

Les journaux jouent à n’en pas douter un rôle important dans la production et la reproduction d’idéologies linguistiques (voir DiGiacomo, 1999). Au Québec, par exemple, la plupart des journaux à grand tirage ont accueilli, depuis le milieu du 19e siècle, des articles dont le but était de corriger la langue des Québécois, et certains ont continué à le faire jusqu’à tout récemment. Ces articles, appelés chroniques de langage, ont façonné à leur façon les rapports que les Québécois entretiennent avec leur langue et avec la norme, c’est-à-dire leur imaginaire linguistique (voir Remysen, 2009). À ces chroniques s’ajoutent de nombreux autres types d’articles publiés dans la presse écrite – des éditoriaux ou des lettres d’opinion par exemple – qui ont eu pour but d’influencer l’opinion publique au sujet d’une foule de sujets en lien avec la langue, que ce soit la question des lois linguistiques, celle de la qualité de la langue ou encore l’importance de se mobiliser contre l’anglicisation de l’espace publique au Québec.

 

Ces textes ont aussi existé ailleurs dans la francophonie – en Belgique, en Suisse, en Acadie et en France notamment (voir entre autres Boudreau, 2009; Cellard, 1983; Osthus, 2006; Skupien Dekens, 1998) – ainsi que dans d’autres communautés linguistiques de la Romania, que ce soit en Europe ou en Amérique. À titre d’exemple, la presse italienne n’a jamais cessé, depuis sa stabilisation comme médium de masse au début du 19e siècle (voir Schwarze, 2004; De Stefanis Ciccone, 1971), de commenter les problèmes autour de la « question linguistique » (questione della lingua) et de publier des séries d’articles dont le but avoué était de contribuer à la diffusion de la langue nationale, à l’unification linguistique du pays et à l’usage correct de l’italien, langue qui était somme toute encore peu diffusée dans l’ensemble de la population avant les années 1950 (voir entre autres De Mauro, 1977; Demel, 2006). La publication de ce genre de textes a aussi existé dans la presse hispanophone (voir Jaeckel/Kailuweit, 2006); au moment où apparaissent les premiers journaux en Colombie, par exemple, à la fin du 18e siècle, plusieurs d’entre eux jouent un rôle important dans l’émergence d’un mouvement puriste essentiellement tourné vers l’espagnol en usage dans la métropole (voir Niño-Murcia, 2001).

 

Par ailleurs, au-delà des articles qui ont explicitement pour but de commenter les questions de langue, la presse occupe une place de choix dans le processus de standardisation et de fixation de la langue écrite. C’est que la langue utilisée par les journalistes sert souvent de modèle et l’étude de la presse écrite permet entre autres de mieux comprendre l’émergence de normes standard locales (voir Percy, 2012). Les journaux constituent donc des témoins privilégiés de la mise en place et de la diffusion de modèles de langue écrite, comme en font foi les corpus destinés aux recherches diachroniques et qui sont de plus en plus nombreux à inclure les médias écrits. Par conséquent, il convient aussi de se pencher sur l’imaginaire linguistique des journalistes, qui sont inévitablement interpellés par les attentes normatives du public (voir Bell, 1991; De Bonville/Moreau, 2004; Bouchard/Maurais, 2001), ce qui peut avoir des répercussions sur l’usage qu’ils font de leur langue.

 

Si le double rôle de la presse écrite en tant que lieu de circulation des idéologies linguistiques et en tant que lieu de normalisation de la langue est bien connu et bien documenté, notamment dans certaines communautés (les discours métalinguistiques diffusés dans la presse québécoise, acadienne et belge ont déjà donné lieu à plusieurs travaux, par exemple), il n’en reste pas moins que le sujet soulève encore de nombreuses questions (la place de ces discours dans l’histoire des médias de la communication depuis les Lumières européennes, les théories des genres journalistiques, la conscience linguistique et textuelle dans la production des textes journalistiques, etc.). En outre, les travaux sont généralement cantonnés dans l’étude d’une seule langue et d’un seul pays, sans nécessairement prendre en considération le rôle de la presse écrite comme moyen de diffusion du savoir dans un contexte international (à partir de l’émancipation de l’information comme un des droits fondamentaux des hommes au siècle des Lumières). Pour en arriver à une compréhension plus globale du rôle de la presse écrite à cet égard, il convient de porter des regards croisés sur des communautés linguistiques différentes et sur les rapports entre les médias de communication nationaux et internationaux, y compris entre l’Europe et l’Amérique. Dans le cadre de ce colloque, nous souhaitons donc nous pencher sur le rôle de la presse dans le cas des langues romanes de façon à mieux mettre en évidence les particularités des différentes traditions « nationales » et, dans le même temps, de dégager les lignes de force qui caractérisent le rôle des médias écrits en général.

 

Soumission des propositions

 

Format des propositions

Nous invitons toutes les personnes intéressées à intervenir au colloque à soumettre une proposition de communication par courrier électronique à sabine.schwarze@phil.uni- augsburg.de et à Wim.Remysen@USherbrooke.ca au plus tard le 15 janvier 2013 (nous demandons toutefois de nous signaler votre intention de soumettre une proposition au plus tard le 1er décembre 2012) :

 

La durée des présentations est de 30 minutes (elles seront suivies d’une période de discussion de 10 minutes);

Les résumés ne devront pas dépasser les 400 mots (sans compter les références bibliographiques);

Tous les résumés doivent être remis en deux versions (une version anonymisée et une version précisant le nom et l’affiliation de l’auteur);

Les langues du colloque seront le français, l’italien et l’espagnol.

 

Dates importantes

Déclaration d’intention de participation au colloque : 1er décembre 2012

Soumission d’une proposition de communication : 15 janvier 2013

Confirmation des propositions par le comité scientifique : 28 février 2013

Tenue du colloque : 30-31 octobre 2013

 

Conférenciers invités

Anne-Marie Houdebine (Université Paris Descartes-Paris V) Luca Serianni (Università della Sapienza Roma)

Elvira Narvaja de Arnoux (Universidad de Buenois Aires)

 

Comité d’organisation et comité scientifique

Le colloque est organisé par Sabine Schwarze (Philologisch-Historische Fakultät, Universität Augsburg) et Wim Remysen (Faculté des lettres et sciences humaines, Université de Sherbrooke).

 

Outre les organisateurs, le comité scientifique est composé de :

Wendy Ayres-Bennett (University of Cambridge)

Jean-Michel Éloy (Université de Picardie Jules Verne)

Juan Antonio Ennis (Universidad Nacional de La Plata-CONICET)

Chiara Molinari (Università degli Studi di Milano)

Carmelo Scavuzzo (Università degli Studi di Messina)

Laura Villa (University of Dayton)

 

Actes du colloque

Les participants auront la possibilité de soumettre leur communication pour publication dans un collectif qui sera publié dans la collection « Sprache, Identität, Kultur (SIKu) » chez la maison Peter Lang.

 

Partenaires

Ce colloque est organisé grâce au soutien financier de la Chancellerie bavaroise et du ministère des Relations internationales du Québec. Il s’inscrit en outre dans le cadre des activités scientifiques du Centre d’analyse et de traitement informatique du français québécois (Université de Sherbrooke), du Lehrstuhl für Romanische Sprachwissenschaft (Chaire de linguistique romane) et de l’Institut für Kanada-Studien (Institut d’études canadiennes) (Universität Augsburg).

 

Von:  Sabine Schwarze

Publiziert von: LS