CfP: "Oralité(s) et écriture(s) : approches linguistiques et didactiques"
- Ort: Potsdam
- Beginn: 23.09.10
- Ende: 25.09.10
- Disziplinen: Sprachwissenschaft, Didaktik
- Sprachen: Französisch, Sprachenübergreifend
- Frist: 15.02.10
Depuis quelques décennies, la distinction entre langue écrite et langue parlée est courante en linguistique. Des analyses sur l’oralité et l’écriture ont mené à des connaissances sur la naissance de la littérature et sur la circulation des contes et autres formes verbales des arts du mot. Des études pédagogiques sur l’oralité et l’écriture ont contribué à mettre à la disposition des enseignants et des éducateurs un outil pédagogique qui les aide dans leurs missions d’enseignement et d’éducation. Dans l’enseignement d’une langue étrangère, le but a changé au cours de ces quatre ou cinq dernières décennies : de la formation des apprenants à la lecture et au commentaire des textes littéraires, on est passé à l'exercice de la compétence communicative, en premier lieu à l'oral.
Les différences entre l’expression orale et écrite, bien que considérables, ne sont cependant pas aussi profondes qu’on le suppose communément. Il n’y a pas de ligne de démarcation nette entre la littérature orale et la littérature écrite, et quand on veut les différencier - comme on a souvent tenté de le faire - il apparaît qu’il y a constamment des chevauchements entre les deux catégories.
En linguistique, le terme d'oral s’avère extrêmement polysémique, et sa définition se module selon les objectifs de la recherche, ainsi qu’en fonction du contexte de manifestation du discours. Peter Koch et Wulf Oesterreicher ont attiré l’attention sur les incidences de l’opposition entre l'aspect médial et l'aspect conceptionnel (mediale und konzeptionelle Mündlichkeit / Schriftlichkeit). Si l’on examine de façon systématique ce que signifient les termes d’oral et d’écrit, on constate qu'ils ont chacun deux acceptions qu’il faut soigneusement distinguer. D'une part, la distinction entre l'oral et l'écrit peut coïncider avec celle de deux moyens de communication : l’émetteur et le récepteur communiquent soit par la voie phonique, soit par l’intermédiaire de signes graphiques. D'autre part, si l’on parle à propos d’une conférence universitaire de langage scriptural, ou si l’on décèle dans une lettre familière des traits d'oralité, on ne se réfère de toute évidence pas à la réalisation phonique ou graphique de l’énoncé, mais à l’aspect conceptionnel. L’oralité et l’écriture conceptionnelle ne dépendent alors pas du médium, mais correspondent à une variation alternative de l’activité langagière humaine, engendrée par la diversité des conditions situationnelles et des buts communicatifs.
Le programme du colloque prévoit une conférence de Peter Koch et des exposés de plusieurs chercheurs qui ont travaillé sur oralité(s) et écriture(s).
Nous suggérons que les participants du colloque présentent des communications dans les domaines suivants :
Approches linguistiques :
- Marqueurs de l'oralité et de l’écriture
- Composition, figement, grammaticalisation dans le contexte de l’oralité et de l'écriture
- Oralité et écriture dans l’histoire des langues romanes
Approches pédagogiques :
- La culture, l’oralité et l’écriture
- L’enseignement de l’écriture
- L’oralité dans l’enseignement de langues étrangères
Épistémologie et histoire des théories linguistiques et pédagogiques :
- La discussion de théories linguistiques et pédagogiques est bienvenue, entre autres à partir des constats suivants :
o « L’écriture voile la vue de la langue : elle n’est pas un vêtement, elle est un travestissement. » SAUSSURE
o « Nous parlons sans cesse, même quand nous ne proférons aucune parole, et que nous ne faisons qu’écouter ou lire. » HEIDEGGER
o « Parole écrite : parole morte, parole de l’oubli. » BLANCHOT
o « Capacité de la parole de sans cesse relancer le jeu du désir par un objet absent, et néanmoins présent dans le son des mots. » ZUMTHOR
La langue du colloque sera de préférence le français, mais toutes les autres langues romanes sont possibles.
Nous invitons les doctorants à envoyer le sujet de leur communication jusqu’au 15 février par courrier électronique (hassler@uni-potdam.de). Tous les doctorants dont le sujet a été accepté jusqu’au 28 février enverront leur résumé (maximum 500 mots) jusqu’au 15 mars par la même voie.
Le logement est assuré au Schlossgartenhotel Potsdam et pris en charge pour tous les participants actifs du colloque.
Prof. Dr. Gerda Haßler
Universität Potsdam
Institut für Romanistik Komplex II, Haus 14, Raum 0.39
Karl-Liebknecht-Straße 24-25
14476 Potsdam OT Golm
Allemagne
Publiziert von: Kai Nonnenmacher