Artikelausschreibung: "Ecrivains juristes et juristes écrivains"
- Disziplinen: Literaturwissenschaft
- Sprachen: Französisch
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Écrivains juristes et juristes écrivains du Moyen-Âge au siècle des Lumières
(mars 2011)
Écrivains juristes et juristes écrivains est un ouvrage collectif qui étudie les relations qui se sont nouées entre droit et la littérature, du Moyen-Âge au siècle des Lumières, en France et à l’étranger, à partir d’auteurs écrivant en latin ou dans les langues vernaculaires. Il se présente comme une suite d’articles portant sur un écrivain ou un juriste, classés par ordre alphabétique. Ces articles ont pour seul titre le nom de l’auteur étudié, ne dépassent pas 30 000 signes (mais ils peuvent être courts si la matière fait défaut) et se présentent comme un texte continu, sans intertitre. Dans la mesure du possible, ils ont une trame biographique : ils suivent un auteur dans le dialogue qu’il établit, au fil du temps, entre pratique du droit et exercice de la littérature. Chemin faisant, certaines œuvres caractéristiques sont présentées en quelques lignes et le style de l’auteur étudié est décrit avec précision. L’article se termine par une bibliographie détaillée mais sélective, qui distingue d’une part les œuvres de l’auteur en rapport avec le droit et la littérature, et d’autre part les études, les unes et les autres classées par ordre chronologique. Les articles sont rédigés en français avec un souci particulier de l’expression. Cet ouvrage constituera un outil de travail pour les chercheurs en histoire du droit et en littérature, mais offrira aussi une lecture agréable à tous ceux qui cultivent la mémoire du droit.
Ainsi défini, l’ouvrage pose un problème de délimitation : qu’est-ce qu’un écrivain juriste et un juriste écrivain ? Un écrivain peut être juriste par sa formation, par sa profession ou simplement parce qu’il s’intéresse au droit, aborde dans son œuvre des questions juridiques ou compose des récits en s’inspirant d’affaires judiciaires. Un juriste fait œuvre d’écrivain dès lors qu’il s’interroge sur la forme de son propos et qu’il ne se pose pas seulement des questions de droit. L’interrogation sur la forme englobe la réflexion sur la présentation matérielle des livres, sur la rhétorique, sur la méthode juridique, sur la question des langues (latin ou vernaculaire), sur l’usage des citations, etc.
Ensuite se pose le problème de l’unité formelle de l’ouvrage et donc du plan-type des articles. Comme, suivant les époques, l’information est rare ou abondante, il est difficile de mettre en place un modèle d’article. Certains requisits peuvent cependant être formulés :
– La trame est biographique. L’auteur, dont les dates de naissance et de mort, même approximatives, sont rappelées à la première occurrence de son nom, est suivi dans son rapport avec la littérature et le droit. Peuvent ainsi être dignes d’attention : le milieu géographique, social, professionnel, culturel d’où il est issu ; ses lectures et sa bibliothèque ; sa formation scolaire et universitaire ; les alliances familiales, les amitiés, les relations professionnelles ; l’appartenance religieuse ; les liens avec des cercles, des académies, des salons ; la carrière professionnelle et les responsabilités politiques ; les engagements du citoyen… Il est certain qu’il convient de distinguer entre les très grandes figures, comme Rabelais ou Montesquieu, dont la biographie est censée connue du lecteur honnête homme, et les minores : dans le premier cas on se concentrera sur les aspects juridiques du parcours de l’auteur ; dans le second, une présentation plus générale du contexte biographique, social, historique pourra être nécessaire.
– L’essentiel est moins d’accumuler des dates et des faits que de retracer un parcours intellectuel d’écrivains et/ou de juristes, en montrant comment l’étude et la pratique du droit oriente, nourrit, enrichit le rapport que l’individu entretient avec l’écriture et la littérature, et inversement, comment l’écriture, qu’elle soit celle du théoricien du droit ou du littérateur, trouve sa place dans une carrière de juriste, comme approfondissement de la réflexion sur le droit, ou engagement citoyen, ou même divertissement lettré. Le travail peut alors être mené à partir de l’œuvre seule – ce qui est rassurant pour ceux d’entre nous qui étudient des auteurs dont on ne sait rien – et il doit viser surtout à déterminer ce que chaque auteur doit à la mentalité juridique et à la pratique réflexive de l’écriture. Si la problématique, finalement assez étroite, est respectée, l’article ne devrait pas être long.
– Pour compenser ce que l’article a de nécessairement subjectif, la bibliographie détaillée doit fournir au lecteur le moyen de prolonger sa réflexion à partir d’autres points de vue.
Cet ouvrage se distingue des instruments de travail déjà disponibles par certaines caractéristiques :
– Il ne prétend pas faire une synthèse générale sur un auteur donné (comme par exemple les excellentes Centuriæ latinæ) ;
– Il manifeste un effort pour définir le rapport à l’écriture qu’instaurent les pratiques des hommes de loi et, à l’inverse, le recours de certains écrivains à des types de raisonnement et à des procédés rhétoriques qui sont habituels aux juristes ; il oblige donc les contributeurs juristes à construire une représentation des préoccupations littéraires et aux contributeurs littéraires une représentation de la mentalité juridique.
– Les articles n’ont ni la brièveté, ni la sécheresse objective de notices de dictionnaires. Ils sont des exercices de lecture et la chaleur du style exprime l’intérêt et l’émotion que cette lecture a provoqués.
L’ouvrage paraîtra aux Éditions Klincksieck, dans la série Jus & Litteræ. Les articles seront soumis à l’approbation d’un comité de lecture.
Coordinateur de l’ouvrage :
Bruno Méniel, bruno.meniel@free.fr, Tél. +33/1 45 44 01 62.
Publiziert von: Kai Nonnenmacher