CfP: Imitation et Simulacre dans l'espace francophone
- Ort: Valladolid
- Beginn: 28.09.11
- Ende: 30.09.11
- Disziplinen: Literaturwissenschaft, Sprachwissenschaft, Medien-/Kulturwissenschaft, Sprachpraxis, Didaktik
- Sprachen: Französisch
- Frist: 15.06.11
Appel à propositions pour le congrès « Imitation et simulacre dans l'espace francophone », organisé par le département de philologie française et allemande de l'Université de Valladolid, Espagne, du 28 au 30 septembre 2011. Les participants sont appelés à prendre part à des tables rondes thématiques (voir détails dans l'annonce), pour lesquelles il leur est demandé d'envoyer, avant le 15 juin prochain, un résumé (800-1000 mots) de leur intervention, en précisant la table dans laquelle ils souhaitent intervenir. Un texte complet de type article sera publié ultérieurement pour chaque auteur. Les langues de travail et de communication sont le français et l'espagnol.
Introduction
« Imiter est naturel aux hommes et se manifeste dès leur enfance » affirmait Aristote dans sa Poétique. L’imitation s’impose comme l’un des éléments essentiels de la civilisation occidentale, qu’elle parcourt d’un extrême à l’autre. De l’Antiquité grecque jusqu’au XVIIe siècle, les thèses de l’imitation ont fait florès dans toutes les expressions scientifiques et artistiques, qu’il s’agisse de l’imitation de la nature, des Anciens ou des idées platoniciennes. Le XVIIIe siècle marque une rupture radicale avec ces idées pourtant largement diffusées et acceptées, pour céder la place à l’originalité de l’individu moderne, sujet qui entrera cependant rapidement dans une nouvelle période critique. C’est ainsi qu’à la fin du XIXe et le XXe siècle, on voit resurgir les principes de l’imitation, essentiellement centrée sur les préceptes moraux et sociétaires de l’exemplarité et de l’émulation. Aujourd’hui, dans un contexte mondial de progrès technologiques rapides et constants, où semble importer plus que jamais la défense farouche de l’identité et de l’authenticité face à la menace de nivellement et d’uniformisation, un paradoxe s’impose. Alors que l’imitation et, plus encore, le plagiat se voient discrédités, on assiste à une certaine démultiplication de l’imitation, ou tout au moins de l’intention d’imiter, encouragée par l’énorme facilité de diffusion de contenus culturels à tous les niveaux.
Suivant un axe transdisciplinaire, le congrès Imitation et simulacre dans l’espace francophone se présente comme un lieu de rencontre entre spécialistes et chercheurs intéressés par une réflexion sur ce vaste sujet, limité au domaine de langue française. Voulant toucher un public qui regroupe spécialistes et non-spécialistes, nous avons porté notre choix sur un format de tables rondes, auxquelles nous convions les intervenants (4 ou 5 personnes) à participer autour d’un thème particulier et préalablement circonscrit. Nous attendons de ce format qu’il atteigne un public plus vaste, qu’il soit spécialiste ou novice, pouvant bénéficier de la confrontation d’opinions discordantes, divergentes ou complémentaires.
Ce colloque international est destiné aux chercheurs, aux enseignants (de tout niveau et de toute matière), aux doctorants et aux autres spécialistes actifs dans le domaine de la linguistique, de la littérature française et francophone, des littératures comparées, de la traduction, des disciplines artistiques, de la didactique, etc. Nous encourageons tout particulièrement les professeurs de l’enseignement secondaire et des écoles officielles de langue du domaine francophone à participer ; une table ronde leur sera réservée. Nous espérons que la diversité des intervenants mettra en relief la richesse disciplinaire de ce vaste thème qu’est l’imitation en langue française. Les langues de travail et de communication sont le français et l’espagnol.
Modalités d’intervention
S’agissant de tables rondes, nous attendons des intervenants qu’ils exposent tour à tour et pendant un maximum de 3 minutes chacun leurs points de vue concernant le thème retenu pour la table. Ensuite, un débat s’engagera entre tous les participants, animé par un modérateur, avec la participation éventuelle du public. Nous demandons donc aux personnes intéressées de nous faire parvenir, dans un premier temps, leur proposition d’intervention, sous la forme de résumé d’une longueur allant de 800 à 1000 mots, en spécifiant bien à quelle table elle se rattache ; elle sera soumise à l’évaluation du Comité scientifique. En cas de sélection, ces résumés seront transmis au modérateur afin qu’il puisse préparer le contenu des débats. Il importe donc que ce résumé reflète l’essentiel des idées que l’intervenant souhaite exposer, sans pour autant qu’il soit exhaustif. Dans un second temps, nous solliciterons des participants un texte complet, sous forme d’article, qui sera publié dans les actes. Il n’est pas exclu que les tables rondes fassent l’objet d’une diffusion concomitante, éventuellement sous forme audio ou vidéo.
Calendrier
Date limite d’envoi des propositions d’intervention (800-1000 mots) : 15 juin 2011
à adresser à Laurence Boudart (laurence@ffr.uva.es).
Sélection des interventions : 1er juillet 2011
Diffusion du programme provisoire : 15 juillet
Programme définitif : 2 septembre 2011
Pour toute autre question, veuillez vous renseigner auprès des coordinatrices du congrès : Laurence Boudart (laurence@ffr.uva.es) ou Belén Artuñedo (belart@fyl.uva.es).
Frais d’inscription
Inscription générale : 100 €
Inscription réduite (membres de l’APFUE, professeurs de l’enseignement secondaire et des EOI) : 70 €
Étudiants, chômeurs, retraités (assistants sans droit aux actes) : 40 €
Le règlement des frais d’inscription pour les participants s’effectuera entre le 15 juillet et le 15 septembre 2011, via virement bancaire. Les détails seront spécifiés ultérieurement sur le site du congrès (actuellement en construction).
Axes thématiques proposés
1 Une approche de l’imitation
« Au sujet de tout ce qu’on peut nommer mimétisme, imitation, mimésis, il règne aujourd'hui, dans les sciences de l’homme et de la culture, une vue unilatérale. Il n’y a rien ou presque, dans les comportements humains, qui ne soit appris, et tout apprentissage se ramène à l’imitation. Si les hommes tout à coup, cessaient d’imiter, toutes les formes culturelles s’évanouiraient. Les neurologues nous rappellent fréquemment que le cerveau humain est une énorme machine à imiter. » (R. Girard, Des choses cachées depuis la fondation du monde) À partir, entre autres, de cette citation de Girard et sans pour autant revenir sur toute l’histoire de l’imitation, nous attendons des intervenants qu’ils fassent le point des disciplines concernées par le sujet à l’époque contemporaine : philosophie, psychologie, neurosciences, ... Quelles sont notamment les manières de penser l’imitation au XXe siècle selon Adorno, Girard, Derrida, Ricœur, Genette, … ?
2 De l’imitation au simulacre
La lexicographie nous offre un large éventail sémantique, allant de l’imitation au simulacre, en passant par la copie, le calque, le plagiat, la contrefaçon, … Copier, singer, reproduire, pasticher, mimer, piller, caricaturer, adapter représentent autant de façons d’approcher le modèle, de manières différentes et selon un degré propre à chaque variante. Si, par l’imitation, on cherche à « reproduire ce que fait quelqu'un, à suivre son exemple », le simulacre ne se réduit plus qu’à une apparence, un « faire semblant ». Nous encourageons notamment les participants à cette table ronde à débattre sur les questions suivantes : par où et comment la réalité (ou la vérité) fait-elle irruption ? Ne s’agit-il pas plutôt d’un trompe-l’œil perpétuel, d’un jeu de miroirs interminable ?
3 Le réalisme et le naturalisme du XIXe siècle comme paradigme de l’imitation
À la suite d’Auerbach qui, dans sa Mimesis, s’est efforcé de rechercher les traces de l’imitation de la réalité dans la littérature occidentale, peut-on considérer que le roman français du XIXe siècle, qui signe le triomphe du réalisme et du naturalisme, incarne un cas authentique d’imitation ? Ou au contraire s’agit-il d’un mouvement certes opposé à l’idéalisme mais qui, tout en représentant la réalité, en offre une vision détournée et transfigurée ? Nous préconisons pour cette table ronde une réflexion essentiellement littéraire sur cette question.
4 Traduction, adaptation et imitation
Où se situe la frontière entre la traduction, l’adaptation, la réécriture et l’imitation ? Nous attendons des intervenants qu’ils discutent, à l’aide d’exemples d’œuvres traduites du ou vers le français, des limites de la traduction et de l’adaptation, ainsi que des enjeux que renferment les notions de réécriture et d’imitation. Dans les œuvres envisagées, quelle est la place dévolue à la reproduction des mots et des idées de l’auteur d’une part et à la créativité du traducteur de l’autre ? Nous encourageons tout particulièrement, mais pas exclusivement, les chercheurs s’intéressant à la traduction de la littérature de jeunesse.
5 Littératures francophones : de l’imitation forcée au refus du modèle français
Comment les littératures francophones évoluent-elles d’une conformité, voire d’une imitation, aux modèles de l’écriture littéraire française à l’épanouissement dans des formes divergentes ? Est-ce uniquement le fait d’auteurs issus de la colonisation ? Peut-on parler d’une situation similaire dans les pays historiquement de langue française ? Nous débattrons de la vaste question de l’appropriation de la langue française et de ses modèles d’écriture par des écrivains francophones au cours de cette table ronde.
6 Le copyright national
« N’attendez rien de bon du Peuple imitateur,/Qu’il soit singe ou qu’il fasse un Livre:/La pire espèce, c’est l’Auteur », disait Jean de La Fontaine dans sa fable Le Singe. Les manuels de littérature, qu’ils soient scolaires ou non, ont souvent considéré les auteurs empruntant des thèmes ou des figures abordées d’abord par des écrivains étrangers comme de simples imitateurs. En Espagne, il est généralement question d’auteurs nationaux imitant la littérature française. À quand cette tendance remonte-t-elle ? Autrement dit, à quand remonte l’idée de propriété intellectuelle d’une nation sur certains thèmes ? Le grief de l’imitation se manifeste-t-il davantage avec la littérature française ? Les participants à cette table ronde pourront aussi débattre au départ de la réflexion de Madame de Sablé, qui affirmait qu’« on aime beaucoup mieux ceux qui tendent à nous imiter que ceux qui tâchent à nous égaler. Car l’imitation est une marque d’estime et le désir d’être égal aux autres est une marque d’envie ».
7 L’imitation comme ressource didactique pour le FLE dans l’enseignement secondaire et les EOI
Cette table ronde est réservée aux interventions d’acteurs de l’enseignement secondaire et des Écoles officielles de langue espagnols. Les participants discuteront des ressources issues de l’imitation, tant pour le développement de l’expression écrite que de l’expression orale. En particulier, nous les encourageons à discuter d’aspects tels que les modèles à suivre (quels sont-ils ? comment les sélectionner ?) mais aussi de la pertinence didactique et pédagogique de l’imitation.
8 Du recul des dialectes à l’effet comique
Au fur et à mesure que les dialectes reculent dans l’usage et la pratique, ils acquièrent des aspects de parodie et servent de matériel comique. Quelles variétés régionales du français servent-elles de modèles à la parodie et lesquelles y échappent-elles ? Est-ce uniquement le propre des variétés dialectales disparues ou s’agit-il plus globalement d’un effet engendré par une soi-disant distorsion face à la norme dite standard ? Les groupes sociaux ont leur propre culture linguistique. Est-ce qu’elle reproduit un modèle social ou répond-elle plutôt à l’âge, au sexe, à la mode, sans oublier qu’« il n’y a qu’une chose qui se démode : la mode, et c’est la mode qui emporte le succès » (Pierre Reverdy).
9 Imitation et création artistique
« L’art. Le beau exige peut-être l’imitation servile de ce qui est indéfinissable dans les choses. » Valéry, dans ce texte, semblerait vouloir réintroduire, en la justifiant et en la dénigrant en même temps, une imitation que la modernité a banni depuis le XVIIe siècle. S’agit-il, dans la pensée de Valéry, de revenir à un réalisme qui poserait la beauté en tant qu’instance autonome ? N’est-il pas, par ailleurs, problématique de se proposer d’imiter quelque chose que l’on qualifie d’ineffable ? Voilà les questions, parmi d’autres, que soulève cette citation et sur lesquelles nous demandons aux participants à cette table ronde de réfléchir.
10 Reproduction de la parole d’autrui. Le discours direct, imitation ou simulacre ?
La reproduction du discours de l’autre, gestualité et intonation comprises, est souvent présente dans les interactions verbales. Cette mise en scène qui, aux yeux de certains, agrémente nos dialogues, est soumise à censure, et ce depuis Platon. Nous nous demanderons, dans cette table ronde, ce qui continue aujourd’hui de gêner dans cette dramatisation et qui justifierait, par exemple, l’exclusion des manuels de FLE dont elle est l’objet.
Comité d’organisation
Coordination : Belén Artuñedo et Laurence Boudart
Cristina Risco, Antonia Ferreras, Mercedes Vallejo, Catherine Desprès, Ana Iglesias, Rosa Alonso, Ana Elisabeth Cuervo, Montserrat Sabadell, Eduardo Vargas, Julián Mateo, Alberto Supiot, Javier Benito.
Comité scientifique
Dolores Bermúdez (U. Cádiz, Espagne)
Loreto Casado (U. País Vasco, Espagne)
Rudy Chaulet (U. Franche-Comté, France)
Catherine Desprès (U. Valladolid, Espagne)
Javier Gomá Lansón (Fundación Juan March, Espagne
Francisco Javier Hernández (U. Valladolid, Espagne)
Dina Mancheva (U. St Kliment Ohridski, Sofía, Bulgarie)
Marc Quaghebeur (Archives et Musée de la Littérature, Belgique)
Roberto Ruiz Capellán (U. Valladolid, Espagne)
Teófilo Sanz (U. Burgos, Espagne)
Annick Tranvaux (U. de la Réunion, France)
Mercedes Vallejo (U. Valladolid, Espagne)
Contact
Laurence Boudart
courriel : laurence (at) ffr.uva [point] es
Universidad de Valladolid
Publiziert von: Christof Schöch