« S’approprier l’autre. La traduction de textes poétiques en tant qu’interprétation et réception créatrice »
- Ort: Freiburg
- Beginn: 04.12.08
- Ende: 06.12.08
- Disziplinen: Literaturwissenschaft
- Sprachen: Französisch, Italienisch
« S’approprier l’autre. La traduction de textes poétiques
en tant qu’interprétation et réception créatrice »
du 4 au 6 décembre 2008,
Haus St. Benedikt, Riedbergstraße 3, 79100 Freiburg
Colloque international organisé par
Thomas Klinkert, Kai Nonnenmacher et Hermann H. Wetzel,
par le Romanisches Seminar en collaboration avec le Frankreich-Zentrum
et le FRIAS (Freiburg Institute for Advanced Studies) de l’Université de Freiburg
www.romanistik.uni-freiburg.de
PROGRAMME
=== Jeudi 4 décembre ===
14:00-15:00 – Thomas Klinkert (Freiburg):
Introduction et réflexions théoriques
15:00-16:00 – Stefan Pfänder (Freiburg):
Écrire l’oral: transcription ou traduction?
16:30-17:15 – Manfred Hinz (Passau):
L’esercizio del commentario. Un’apologia
17:15-18:15 – Fernand Hörner (Freiburg):
L’autre dans l’autre. La traduction des références intertextuelles
=== Vendredi 5 décembre ===
9:00-10:00 – Kai Nonnenmacher (Regensburg):
La forme en réponse: trois sonnets de Cavalcanti et d’Orlandi
10:00-11:00 – Peter Kuon (Salzburg):
Le défi de l’«aspro parlar» de Dante. «Rime» 103 et ses traductions allemandes
11:30-12:30 – Clara Strehlke (Freiburg):
Les traductions françaises de l’italien à l’époque de la Renaissance
14:00-15:00 – Rotraud von Kulessa (Freiburg):
«Les Azolains» en français: la traduction de l’ouvrage de Pietro Bembo par Jean Martin
15:00-16:00 – Fritz Abel (Augsburg):
La notion de douceur dans une édition polyglotte du «Télémaque» de Fénelon
16:30-17:30 – Giovanna Cordibella (Bologna):
Testi a fronte. Giosuè Carducci in dialogo con i lirici tedeschi (dalla traduzione all’intertexte)
17:30-18:30 – Olivier Bivort (Aosta):
Pasolini traducteur de Rimbaud
18:45-19:45 – André Guyaux (Paris):
Limites de l’entendement interprétatif. L’exemple de Rimbaud
=== Samedi 6 décembre ===
9:00-10:00 – Christof Weiand (Heidelberg):
Bonnefoy/Kemp: «Hier régnant désert» – «Herrschaft des Gestern: Wüste»
10:00-11:00 – Andreas Gelz (Freiburg):
Oulipo et la traduction
11:30-12:30 – Caroline Lüderssen (Frankfurt/M.):
Rappresentazione e presenza: trasformazioni nell’opera contemporanea
12:30-13:30 – Thomas Kotschi (Berlin):
L’organisation polyphonique du discours
=== EXPOSE ===
L’analyse de textes poétiques du point de vue de leur traduction s’est avérée comme un accès privilégié aux textes-sources, y compris à leur poétique immanente (cf. Klinkert/Wetzel, éd., Traduction = Interprétation. Interprétation = Traduction L’exemple Rimbaud, Paris, Champion, 1998). Que les différences entre le texte-source et le texte-cible soient dues aux caractéristiques des langues individuelles ou bien à la poétique du traducteur (ce qui est particulièrement intéressant lorsque le traducteur est lui-même poète) – en tout cas, ces différences permettent de mieux cerner les principes de construction et les propriétés du texte original que la seule lecture de celui-ci. Ainsi, la traduction peut aspirer au même statut que les commentaires d’éditeurs ou la critique littéraire, même s’il est vrai que l’interprétation fournie par la traduction est plutôt indirecte et ne repose pas sur un discours systématique.
Dans le cadre de cette revalorisation de la traduction, il n’est plus de mise de la considérer comme une « belle infidèle », comme une activité moindre, secondaire, moins valable que la pratique du texte original – surtout en ce qui concerne les meilleurs exemples de traductions – et de la soumettre à des critères comme « bon »/« mauvais » ou « fidèle »/« libre ». Au contraire, il convient de concevoir la traduction comme un mode spécial d’interprétation sous la forme d’une réception créatrice du texte original. L’exemple de Paul Celan et de ses traductions de textes des symbolistes français permet d’étudier de manière privilégiée cette forme de « contre-traductions » (U. Harbusch).
Le colloque sera consacré, entre autres, aux thèmes suivants :
1. - La traduction au service du texte original,
en tant que tentative de se rapprocher le plus possible de celui-ci. Les questions qui s’imposent sont les suivantes : Quels sont les éléments textuels tenus pour essentiels par le traducteur ? Quelle est sa lecture de l’original ? Tient-il compte de la critique littéraire ? Dans le cas d’une décision pour telle ou telle interprétation, cette manière de traduire est en rapport de continuité avec …
2. - La traduction en tant qu’interprétation évidente et désambiguïsante de l’original.
En règle générale, le traducteur ne peut pas esquiver la désambiguïsation, car la densité sémantique de l’original due à l’interaction du signifiant et du signifié peut rarement être préservée dans le processus de la traduction. Il est intéressant de voir si le traducteur réorganise le jeu d’interaction des niveaux constitutifs du texte original, par exemple en déplaçant des unités de sens du niveau syntaxique au niveau phonétique ou lexical, et vice versa.
3. - La traduction comme critique de l’original.
La réaction du traducteur à la poétique immanente du poète traduit peut se manifester par des différences évidentes entre le texte-source et le texte-cible (Celan).
4. - La traduction comme catalyseur d’une production poétique,
qui se contente d’emprunter des thèmes, des images, des poncifs à l’original (Paul Zech traducteur de Rimbaud). Historiquement ce procédé a connu son apogée dans le pétrarquisme européen où, dès le début, la traduction des poésies de Pétrarque s’est trouvée en concurrence avec leur réception créatrice, qui a fini par éclipser la traduction.
5. - L’histoire des traductions en tant qu’histoire de la réception (au sens de Jauss).
Le potentiel de sens d’un texte ne se réalise qu’au fur et à mesure dans la suite de ses concrétisations historiques (ce que montrent par exemple les traductions en allemand de la Divine Comédie de Dante).
6. - La sélection et la publication en tant que traductions.
Comment sont faits les commentaires ? Cherchent-ils à désambiguïser le texte original ou en admettent-ils différentes interprétations ? Se contentent-ils de donner au lecteur les moyens de prendre lui-même des décisions ou bien décident-ils autoritairement pour lui ?
7. - Quel genre de traducteurs préfèrent les auteurs ?
8. - La critique de la traduction en tant que méthode permettant de se rapprocher de l’original.
Cette méthode peut employer tous les modes de traduction énumérés ci-dessus en tant que moyens d’un rapprochement du texte original, en tant que lectures conditionnées par divers facteurs littéraires et extra-littéraires.
Publiziert von: Kai Nonnenmacher